
Lors de notre visite au Japon, nous avons eu la chance de visiter plusieurs usines japonaises où sont mis en œuvre les principes du Lean Management.
Chaque usine a son propre fonctionnement, ses propres clients, ses propres produits et sa propre culture ; cependant chacune des usines que nous avons visitées fonctionnent toutes sur le même principe : l’orchestration synchronisée de la chaîne de production.
Une chaine de production est avant tout l’orchestration d’un processus avec en son fonctionnement, différentes étapes, différentes personnes, différents composants dans le but de satisfaire parfaitement les attentes d’un client.
Au sein de cette chaîne de production de valeur, il y a différents cycles de production avec parfois leurs propres rythmes de production, leurs propres stocks de matières premières etc…
L’enjeu d’une chaîne de production est alors d’orchestrer de manière synchronisée l’ensemble de ces étapes de production afin de délivrer en temps et en heure, en quantité demandée, le produit ou le service d’une qualité irréprochable, attendu par le client.
Le Lean Management est la réponse pour orchestrer en « Juste à temps » l’ensemble des étapes d’une chaîne de production.
Le « juste à temps » est une méthode qui consiste à partir de la fin du processus, c’est-à-dire le client, afin d’ajuster la production à la demande du consommateur.
Si on fait le parallèle avec la musique, une chaîne de production est le reflet d’un morceau joué par un orchestre philharmonique.
Dans un orchestre, nous avons un ensemble de musiciens, répartis en différentes sections (bois, cuivres, cordes, vent, rythme etc.…) qui ont pour « mission » de jouer une partition composée de différents mouvements, différents rythmes dans le but de livrer un morceau d’une qualité irréprochable à l’auditeur.
Afin de satisfaire pleinement les auditeurs, les musiciens se doivent de jouer parfaitement leurs propres partitions selon parfois leurs propres rythmes mais dans un tempo généralisé et commun à tous.
La partition s’apparente alors à une chaîne de production de notes, où chaque ronde, blanche, noir, croche etc… constitue l’ensemble des gestes à faire pour délivrer en temps voulu, et en one piece flow, la mélodie et donc une part du produit à un instant T.
Si l’on considère la partition comme une chaîne de production de valeur, la portée est alors l’ensemble des gestes standardisés qui correspond à produire celle-ci : que l’on soit gaucher ou droitier, le musicien se doit de produire les notes d’une qualité irréprochable. Il n’y a ici que très peu de variabilité.
Pour comprendre davantage le parallèle entre la musique et le Lean Management, on pourrait alors décrire la mesure inscrite sur une portée (4/4 ; 7/8 ; 8/8 etc..) comme le cycle d’une étape d’une chaine de production et le métronome serait alors le takt du morceau : à chaque pulsation rythmique, le musicien doit alors délivrer une note parfaitement exécutée, d’une qualité irréprochable, et ce, même si son mouvement – qui n’est autre qu’un mouvement musical rythmique – peut varier de longueur.
Une chaine de production n’est autre qu’une grande partition où les ouvriers jouent de manière synchronisée leurs parties, leurs mouvements, dans une orchestration définie et mesurée afin de délivrer au client ce qu’il veut, quand il le veut et en quantité voulue.
Le Lean Management devient donc une production basée sur la musique des machines, sur l’excellence de ses interprètes et sur le pouls général des attentes du client.