Ou pourquoi la politique doit être au service des projets clients (et non l’inverse)
Aujourd’hui, dans les projets Lean, l’Obeya classique en tant que support au management visuel des projets est composée de 7 grandes parties : vision et objectifs, voix du client, produit, indicateurs, macroplan, microplan et résolution de problèmes.
Malheureusement, dans beaucoup d’Obeyas, au fil du temps, lors des réorganisations et par manque de place, le premier panneau se réduit à sa plus simple expression (1 objectif chiffré) voir disparaît complètement en partant du principe que « les gens savent pourquoi ils travaillent ». Erreur tragique ! En effet, le premier panneau est avant tout la voix des sponsors du projet et la formalisation de leur engagement. Sa construction initiale permet souvent de lever des implicites (« de toute façon c’est un projet technique », « on nous a demandé de faire mais nous ne sommes pas convaincus de la valeur ajoutée», « je ne vois pas pourquoi je fais partie de la core team », « de toute manière nous serons responsables si le projet plante ») qui évitent de nombreux conflits entre représentants de différents départements susceptibles d’interpréter un peu trop librement les objectifs à des fins politiques (meilleur positionnement du département par rapport au CODIR, transfert de responsabilité…). Or la politique de l’entreprise ne doit être au service que d’une chose : satisfaire le client. Et cette politique doit être clairement établie dans l’Obeya afin que l’équipe projet ait une Etoile du Nord définie et pointant vers le client.
Au-delà de la mise en place initiale, la persistance de cette voix permet de solliciter sponsors et direction pour réaligner si nécessaire les actions projet, les met en légitimité de fournir un soutien bienveillant aux initiatives prises en reconnaissant que celles-ci sont alignées avec la vision (auto-organisation, initiative / dépassement sur le périmètre en lien avec les objectifs…). Cela permet également d’amener facilement les sponsors (et donc la politique) dans le travail réel de l’Obeya, sorte de Gemba du projet qui les pousse encore un peu plus à centrer leurs demandes sur la satisfaction client, surtout voyant les efforts des opérationnels pour y parvenir.
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