Arnaud Barde fait partie du groupe de trois jeunes dirigeants que j’ai la chance d’accompagner depuis 2017. Arnaud est le dirigeant de Aloïs une entreprise de service pour les personnes fragilisées. Comme il l’explique dans l’entretien qu’il nous a accordé, il s’agit d’un domaine en forte croissance. Aloïs va ainsi voir son nombre de collaborateurs passer en 2 ans de 13 à 100 collaborateurs et son chiffre d’affaire de 240 000€ à 1,2 millions €.

Arnaud a décidé de mettre en œuvre une approche d’amélioration continue dans un double but : fournir le service apportant le plus de sérénité à ses bénéficiaires ET offrir des perspectives aux auxiliaires de vie qu’il emploie afin de développer leurs compétences et leur leadership.

Dans sa présentation au Lean Tour Bordeaux, Arnaud insiste sur le fait qu’il offre des CDI à ses employés. Il a bien compris que la sérénité ne peut être apportée à ses bénéficiaires que si ses employés disposent de conditions de travail satisfaisantes, ce dont son faible taux d’absentéisme (4,5 % au lieu d’une moyenne à 15 % dans ce secteur d’activité) semble témoigner. Arnaud nous explique comment ici …

Pour quelle raison avez vous décidé de vous mettre au Lean ?

En fait quand j’ai démarré ma nouvelle entreprise, Aloïs, j’ai souhaité aller vite et être sur les bons sujets et le Lean me permet cela aujourd’hui : travailler sur les bons sujets.

Qu’est-ce que le Lean a changé dans votre entreprise ?

Tout d’abord, je pense que le Lean m’a changé, moi (rires). J’ai appris à être patient et en même temps à avoir une vision claire. Cela a aussi permis de changer mes collaborateurs qui, petit à petit, je le vois, adhèrent à la démarche et ont une vision plus claire des objectifs à atteindre et du comment on travaille ensemble. Le troisième point ce serait les indicateurs ; c’est visible : on a des chiffres qui s’améliorent. Le Lean nous permet de le voir.

Quelle a été votre plus grosse surprise dans cette mise en œuvre ? 

La plus grosse surprise serait un indicateur, un indicateur qui est essentiel dans mon métier qui est l’absentéisme dans mon entreprise [note : à 4,5% il est trois fois plus bas que la moyenne de ce métier]. C’est un indicateur mais il s’est amélioré grâce aux personnes. Le travail au quotidien du service RH, du service des opérations, les deux services les plus importants de l’entreprise, qui par leur qualité et par leurs réponses aux collaborateurs et aux bénéficiaires permettent d’améliorer cela.

Qu’avez-vous appris en tant que dirigeant dans cette démarche ? 

Comme je le disais, j’ai appris à être patient. J’ai appris aussi que le management visuel facilite la communication avec les collaborateurs : un par un, ils m’expliquent leur plan sur des délais ; avec la personne qui est en recrutement, on se met autour du management visuel qui le concerne, je lui pose des questions, il me répond, j’essaye de le faire réfléchir et on discute de manière détendue. C’est fluide, en fait.

« Je suis dans une activité qui connaît une forte croissance. Le Lean me permet de bien la gérer, de ne pas être asphyxié, de toujours avoir un sujet d’avance et d’être certain que je permets à mes collaborateurs de bien faire leur travail. »

Pour quelles raisons recommanderiez vous le Lean à d’autres dirigeants ? 

Pour la rapidité : tout simplement parce que le Lean permet d’aller plus vite, de comprendre quels sont les problèmes sur lesquels il faut travailler en priorité.  Je suis dans une activité en forte croissante. Cela me permet de la gérer sans être asphyxié, de toujours avoir un sujet d’avance et d’être certain que je permets à mes collaborateurs de bien faire leur travail, en tout cas du mieux possible et de toujours avoir un sujet sur lequel on va travailler ensemble pour que je puisse leur permettre de bien faire leur travail au quotidien.

Merci Arnaud !