The Big Short : anticiper l’impensable sur le Gemba

J’ai récemment vu The Big Short, un film que j’ai beaucoup aimé, pour de nombreuses raisons.

Margot Robbie dans son bain

Un casting excitant ; de grands acteurs (Brad Pitt, Christian Bale, Steve Carrell) ; une intrigue d’autant plus intéressante qu’elle retrace une authentique tragédie économique (l’effondrement des subprimes) ; un montage nerveux ; et surtout une approche pédagogique nouvelle et non conventionnelle pour présenter des concepts financiers compliqués : pour une raison qui m’échappe, lorsque Margot Robbie en explique un depuis son bain, en train de siroter du champagne, nous avons tendance à proposer une niveau d’attention plus intense que s’il s’agit de Jean Marc Sylvestre en costume.

Parcourir la chaîne de valeur

Mais la chose qui m’a le plus fasciné dans ce film c’est comment le personnage Mark Baum (largement inspiré de Steve Eisman) a parcouru l’ensemble de la chaîne de valeur pour comprendre exactement ce qu’il se passait.

Il est ainsi parti d’une cliente de ces crédits –  une strip-teaseuse de Miami qui détient des crédits pour cinq maisons et un appartement – pour rencontrer ensuite des courtiers en crédits peu scrupuleux et remonter jusqu’au directeur en charge des Collateralized Debt Obligation (CDO) Manager, et les agences d’évaluation de crédit et l’institution que représente la SEC la US Security and Exchange Commission.

Lutter contre les fausses croyances

Une approche très efficace pour lutter contre les fausses croyances et les illusions collectives. Une pratique que nous appelons Gemba dans le lean : aller là où la valeur est créée et remonter l’ensemble de la chaîne de création de valeur depuis le client qui obtient le service jusqu’au source de la création du service (financier en l’occurence).

Dans la plupart des organisations, l’hypothèse selon laquelle le processus pourrait ne pas fonctionner comme prévu relève de l’impensable. L’hypothèse du lean, vérifiée à de si nombreuses reprises, est qu’à moins de remonter l’ensemble de la chaîne de valeur, on n’a aucune idée de ce qu’il se passe vraiment.

Une arme dans un monde post-factuel

À une époque dans laquelle tout le monde se plaint d’un monde post-factuel, ce film représente un exemple saisissant de la vertu d’aller voir soi même sur le terrain pour combattre les illusions collectives et une culture façonnée par un biais de confirmation  sous stéroïdes.

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