Trouver son sensei quand on se lance dans le Lean en informatique

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Le sensei et le Lean en informatique représentent :

un défi très classique : il est toujours difficile de trouver un bon sensei quand on démarre dans le Lean. Et je ne sous-estime pas la difficulté à le garder ensuite, mais restons sur le démarrage :-). Le sensei est rare puisqu’il sait à la fois pratiquer le Lean management, l’enseigner sans l’enseigner (il fonctionne par questionnement et provocation, sans slide ni salle de formation), choisir des sujets d’amélioration obscurs mais percutants. Bref, il n’a rien à voir avec l’expert qui maitrise sa boite à outils et il est souvent si ce n’est de mauvaise humeur au moins pénible sur ce qui semble être des broutilles.

un défi spécifique dans l’informatique puisque, historiquement, les sensei sont des experts de l’industrie, disons du « manufacturing » et/ou de la « supply chain », mots que j’utilise volontairement pour montrer à quel point on est loin du dév, du test ou du management de configuration pour ne citer que quelques domaines de l’informatique. Difficile de faire confiance au coaching de quelqu’un qui ne sait pas lire une ligne de code…

Prenons le sujet dans le bon ordre :

  1. Pourquoi faut-il un sensei quand on se lance dans le Lean et notamment dans le Lean en informatique ?
  2. Où le trouver ?
  3. Que va-t-il se passer ensuite ?

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The Gold Mine par Michael et Freddy Ballé

41jcon9mvel-_sx324_bo1204203200_The Gold Mine est le premier épisode de la trilogie  rédigée par Michael et Freddy Ballé sur le sujet de la mise en œuvre du Lean Management. Tout comme les deux autres épisodes (The Lean Manager et Lead With Respect) il s’agit d’une fiction. Lorsqu’on a demandé à Michael les motifs derrière ce choix du Business Novel pour écrire sur le Lean, il a expliqué qu’il s’agissait selon lui de la forme de la plus adaptée pour « mettre en valeur la dimension pratique du Lean en l’inscrivant dans un contexte précis. »

Mais selon nous, la vertu principale de cette perspective rédactionnelle est sa capacité à donner corps à la notion d’apprentissage. Car The Gold Mine est avant tout un roman d’apprentissage, l’apprentissage d’un dirigeant au pied du mur alors que son entreprise traverse des difficultés importantes.

Profitons de la publication du guide de lecture de cette trilogie pour nous pencher sur ce premier épisode.

(Disclaimer : Michael Ballé est Senior Partner d’Operae Partners).

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Qu’est ce qu’un Sensei ?

Dans le Lean management, le sensei est celui qui emmène le cadre dirigeant sur le terrain et qui lui « apprend à voir ».

direction-lean-operae-partnersQuand Porsche a entamé sa démarche Lean, dans les années quatre-vingts, le sensei a refusé de rencontrer le président dans son bureau et lui a donné rendez-vous dans l’usine. Une fois dans l’usine, il lui a demandé de démonter lui-même le haut d’une étagère de stockage (on parle de « rack » dans l’industrie) et de ne laisser qu’une hauteur de 1,30 mètre, au lieu des 2,5 mètres existants afin de permettre aux employés de se voir et donc de mieux collaborer. Le Président de Porsche n’avait que très rarement l’occasion de venir dans l’usine et n’y avait jamais eu aucune activité manuelle. Ce que voulait le sensei, c’était lui montrer que son usine n’arrivait plus à se concentrer sur la production des voitures, mais qu’au contraire les employés étaient devenus des gestionnaires de stock, entassant, déplaçant, reconditionnant.

Un sensei est donc un « maître » au sens des arts martiaux.

Il doit tout à la fois comprendre l’ambition du dirigeant et être capable de lui montrer, dans ses opérations, à quel point l’ambition est déformée et mal appliquée. Le sensei montre plus qu’il n’explique et le travail des employés à l’endroit qui intéresse le sensei, quel que soit cet endroit, doit permettre à l’entreprise de comprendre quelque chose. Le sensei est quelqu’un d’inconfortable, si ce n’est désagréable : il s’agite dans une salle de réunion jusqu’à ce que l’on en sorte, il s’intéresse peu aux présentations qu’on lui fait et demande en permanence qu’on lui montre, il commence les visites par les endroits les plus improbables. A contrario, ce n’est pas un farfelu, il a juste une forme de perception augmentée de la réalité qu’il essaie de partager : il voit le flux de valeur couler ou s’arrêter dans les activités de chacun.

 

couverture La pratique du Lean Management dans l'ITExtrait du livre La Pratique du Lean management dans l’IT

 

 

 

Lectures conseillées sur ce thème : « The role of the sensei in Lean » paru dans Planet-Lean.com, « Sensei et Respect » sur le site de l’Institut Lean France et Do I need a sensei?, en vidéo.