平準化 : littéralement lissage ou harmonisation. Que se cache-t-il sous cet étrange terme japonais bien connu des experts en Lean management ?
L’entreprise fait face à deux grands types de variations. D’une part, les variations externes venant principalement des clients et des fournisseurs. Elles ont plusieurs origines, la saisonnalité de la demande, l’arrivée de commandes urgentes mais aussi, un lot de pièces défectueuses ou une livraison en retard d’un fournisseur.
D’autre part, les variations internes à l’entreprise qui sont directement liées à la façon dont celle-ci s’organise pour fabriquer ses produits ou fournir un service. C’est sur ces variations que les équipes et le management peuvent intervenir pour améliorer leurs pratiques et être plus performants.
L’entreprise ne voit que les conséquences de ces deux variations cumulées, c’est le bazar ambiant avec lequel il faut bien composer tous les jours et quoi qu’on fasse ça revient toujours. D’où cette résignation observable dans certaines entreprises : « On n’y peut rien, c’est comme ça, il faut bien faire avec ». En réalité, dans ce « on n’y peut rien », il y a bien une partie de « on y peut quelque chose et on va se battre contre ». Encore faut-il savoir faire la différence.
Laisser donc ces variations externes et internes converger vers les ateliers ou les bureaux rend le problème quasiment insoluble pour les équipes. De plus, s’attaquer à la réduction des variations internes dans ce contexte, produit bien souvent des résultats décevants. La motivation s’essouffle et avec elle l’initiative Lean.
La solution est donc de découper le problème grâce au Heijunka ou lissage de la demande. Ce dernier protège les équipes des variations externes, leur donnant ainsi les moyens de s’attaquer efficacement aux variations internes.
Dans l’industrie par exemple, les pics de saisonnalité sont analysés sur la base des informations des années précédentes. L’analyse se focalise sur la demande réelle des clients, pas seulement sur ce qui n’a pas pu être livré à temps, mais aussi sur les bons de commande et toutes autres sollicitations clients auxquelles l’entreprise n’a su répondre. Ainsi un peu chaque jour, l’entreprise anticipe une partie de cette demande potentielle et constitue un stock clairement identifié de produits finis et prêts à être livrés.
Nous verrons dans un prochain article des exemples d’application du lissage dans les services.
6 réflexions sur “Heijunka… (1/2) la théorie”