Pour réussir ce méga projet transverse ? « Yaka » faire une obeya !
C’est vrai. L’obeya a déjà sauvé de nombreux projets type « mission impossible », où le délai réglementaire était manifestement trop court, alors qu’on n’était pas suffisamment de développeurs, ou alors, tout simplement, « que ça ne marchera jamais ».
Il suffit de se laisser bercer par les histoires incroyables mais vraies d’Edmond-San, pour voir en quoi l’obeya, ca marche.
Mais construire 7 panneaux pendant 2 jours ne suffit pas.
« Yaka faire » une obeya implique aussi de l’animer, de la faire évoluer, et de faire réussir le projet selon les attentes des clients.
Et parmi les supers héros, je vous parle ici du Chief Engineer.
Le Chief Engineer, c’est qui?
Le Chief Engineer est le terme utilisé chez Toyota et par extension dans le Lean pour un responsable de projet qui a la totale responsabilité sur le développement de son produit. Il travaille en étroite relation avec une core team, responsable de créer le concept, développer le business case, mener le design technique, gérer le développement du produit, se coordonner avec la production, le marketing et les commerciaux, et tout ça, jusqu’à la mise en production du produit.
Sans aucun rôle hiérarchique, le Chief Engineer est responsable de livrer le BON produit.
Quels sont ses super pouvoirs ?
Je n’en citerai que quatre ici :
– le management visuel, bien-sûr, à travers l’obeya qu’il construit et anime toutes les semaines et qui permet à l’équipe de voir les problèmes (avérés) et de lever les obstacles à l’équipe pour lui permettre de réussir.
– Le PDCA évidemment pour résoudre ces problèmes dont il est le « régulateur de la bonne vitesse de résolution ». PDCA et supports décrivant les options de concurrent engineering sont des aides précieuses à la prise de décisions.
– le nemawashi : il assure la collaboration intensive en interne et en externe. En effet, il est le trait d’union avec toutes les fonctions en adhérence avec le projet, il se doit de fournir les éléments pour se synchroniser et décider.
– le genchi genbutsu, pour traduire les préférences clients en paramètres techniques mais aussi chez les fournisseurs. Cet article de Wikipédia raconte comment Ichiro Suzuki, le Chief Engineer de la Lexus LS, chargé de développer la première voiture de luxe de Toyota, envoya une équipe d’ingénieurs à New York et en Californie pour conduire les voitures de luxe américaines et comprendre les attentes et « Lexus Musts » des conducteurs de ce type de voitures.
Enfin, attardons-nous sur le fait qu’il est un ambassadeur du client. Il sait que le succès du produit qu’il construit dépend d’abord de la valeur proposée, telle que le client la perçoit. Il sait communiquer cette information auprès des contributeurs pour qu’ils fassent les meilleurs trades offs (compromis). Ichiro Suzuki parle lui de « non compromis » quand il annonce qu’il souhaite créer une voiture rapide MAIS avec une très faible consommation d’essence.
Il rappelle ainsi inlassablement la voix du client à l’équipe à chaque fois que la situation réelle décrite dans l’obeya s’écarte de la trajectoire des exigences du vrai utilisateur.
Chez Toyota, les Chief Engineers sont des ingénieurs qui ont une longue expérience de l’entreprise et une véritable expertise technique.
Vous aussi, vous avez un projet impossible à réussir ?
Bonne chance Jim !
3 réflexions sur “Le chief engineer, le Monsieur Phelps de l’obeya”